Économie Bleue Afrique-Atlantique à Dakhla : Une « success story » venue du sud face à de nouveaux défis

L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (IMIS) a dévoilé ce mardi 4 Février 2025 à Agadir lors d’un dîner débat à la veille de l’ouverture du salon Halieutis, son dernier Policy Paper intitulé “L’Économie Bleue Afrique-Atlantique à Dakhla : Une ‘success story’ venue du sud face à de nouveaux défis”. Elaboré sous la direction de Kabiné Komara, ancien premier ministre de Guinée et expert international en développement industriel, ce rapport qui a nécessité quatre mois de recherches et mobilisé de nombreux experts, analyse la transformation du secteur halieutique marocain, en particulier dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, et met en lumière les défis et opportunités du secteur dans le contexte de l’Initiative Afrique-Atlantique prônée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Dîner-Débat de présentation du rapport, placé sous le thème “Europe-Afrique Atlantique : Quel partenariat d’avenir dans un monde multipolaire ?”, a permis un échange approfondi sur les perspectives de coopération entre le Maroc et ses partenaires africains et européens, dans un contexte marqué par de nouvelles dynamiques commerciales et environnementales. Il a réuni notamment l’auteur du rapport et M. Chakib Alj, Président de la CGEM, ainsi que de nombreuses personnalités marocaines et internationales.
Selon l’auteur du rapport, grâce au leadership de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, et à une stratégie de souveraineté économique, le Maroc a progressivement remplacé les armateurs étrangers par des investisseurs nationaux, renforçant ainsi son indépendance industrielle et commerciale. Cette approche a favorisé l’émergence d’un écosystème complet, qui s’étend de la capture des ressources halieutiques à leur transformation et leur commercialisation. Aujourd’hui, le secteur représente plus de 3 milliards de dirhams de chiffre d’affaires annuel, mobilise une flotte de 32 navires industriels et compte 40 unités de transformation, employant directement 14 000 personnes.
Si cette dynamique a permis au Maroc de se positionner comme un acteur clé des marchés halieutiques mondiaux, elle fait cependant face à des défis majeurs nécessitant des réponses à la fois pragmatiques et pérennes. Parmi ces défis, la transition écologique, la surpêche, la pêche illicite ou encore les nouvelles barrières tarifaires, dont celle imposée par la Cour de Justice de l’Union Européenne sur les produits agricoles et halieutiques venant du Sahara marocain.
Pour relever ces défis, le Policy Paper de l’IMIS propose dix recommandations stratégiques organisées autour de plusieurs axes clés.Dans un contexte marqué par des tensions sur les ressources halieutiques, la création d’une “Ceinture Bleue” africaine pourrait notamment permettre une gestion coordonnée des ressources marines, impliquant les États bordant l’Atlantique pour favoriser un développement durable et inclusif du secteur.

Le Maroc, future pierre angulaire de la stratégie britannique post-Brexit en Afrique ?

L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (www.imis.ma) a publié, lundi 09 septembre 2024, un Policy Paper intitulé « Le Maroc, future pierre angulaire de la stratégie britannique post-Brexit en Afrique ? ». Rédigé par Najib Benamour sous la direction du président de l’IMIS, Abdelmalek Alaoui, et du Pr. Ahmed Azirar, directeur de la Recherche au sein de l’institut, avec la participation de Rayan Sahnoune et Victor Pauvert, ce document stratégique propose une nouvelle feuille de route pour renforcer la coopération économique et commerciale entre le Royaume-Uni et le Maroc dans le contexte post-Brexit.

Le Policy Paper retrace l’évolution historique des relations bilatérales entre les deux Royaumes, soulignant une dynamique renforcée par la signature de l’UK-Morocco Association Agreement en 2021. Cet accord, en vigueur depuis janvier 2021, a marqué un tournant dans les relations économiques entre les deux pays, avec des échanges commerciaux bilatéraux atteignant 2 milliards de livres sterling en 2022. Aujourd’hui, cette relation, ancrée dans l’histoire et en constante évolution, est prête à explorer de nouvelles opportunités offertes par la stratégie Global Britain.

Dans ce cadre, les auteurs du Policy Paper mettent en lumière l’impact du Brexit, qui a poussé le Royaume-Uni à redéfinir ses alliances internationales, avec un focus particulier sur l’Afrique. De fait, le Maroc, grâce à sa position géographique et son rôle de nouveau “connecteur” de la mondialisation, peut jouer un rôle de porte d’entrée pour les investissements britanniques en Afrique de l’Ouest.

Enfin, le document propose dix recommandations clés pour exploiter pleinement le potentiel de ce partenariat rénové. Parmi les initiatives phares figurent l’harmonisation des règles commerciales, la suppression progressive des barrières tarifaires et douanières, et l’investissement accru dans des secteurs stratégiques comme les services aux entreprises et les énergies renouvelables.

L’IMIS préconise également le développement de zones économiques spéciales, la diversification des routes commerciales, et l’intensification des investissements dans les provinces du Sud du Maroc. En outre, l’institut encourage une coopération renforcée dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité, pour maximiser le potentiel stratégique de ce partenariat bilatéral.

Morocco : A future cornerstone of UK’s post-Brexit Strategy in Africa?

On Monday, 9 September 2024, the Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (www.imis.ma) published a policy paper entitled “Morocco : A future
cornerstone of UK’s
post-Brexit Strategy in Africa?”. The policy paper, written by Najib Benamour under the direction of IMIS Chairman Abdelmalek Alaoui and Professor Ahmed Azirar, the Institute’s Director of Research, with the participation of Rayan Sahnoune and Victor Pauvert, proposes a new roadmap for strengthening economic and trade cooperation between the UK and Morocco in the post-Brexit context. The policy paper provides an analysis of the historic evolution of bilateral relations between the two countries, emphasising the positive impact of the UK-Morocco Association Agreement of 2021 in strengthening this relationship. This agreement, which came into force in January 2021, constituted a pivotal moment in the evolution of economic relations between the two countries, with bilateral trade reaching £2 billion by 2022. The relationship between the UK and Morocco, which has been shaped by historical developments and is characterised by a dynamic evolution, is now well-positioned to capitalise on the opportunities presented by the Global Britain strategy. In this context, the authors of the Policy Paper highlight the impact of Brexit, which has prompted the UK to redefine its international alliances, with a particular focus on Africa. Morocco is well positioned geographically and is emerging as a new ‘connector’ for globalisation. This makes it potentially well placed to act as a gateway for British investment in West Africa. The document concludes with ten key recommendations for fully exploiting the potential of this renewed partnership. These include the harmonisation of trade rules, the progressive removal of tariff and customs barriers, and increased investment in strategic sectors such as business services and renewable energy. Furthermore, the Institute advocates for enhanced collaboration in the realms of health, education, and security, with the objective of optimizing the strategic potential of this bilateral partnership.

Souveraineté numérique : Pourquoi le Maroc ne peut y échapper Recommandations pour un Etat-Stratège

L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (www.imis.ma) annonce, lundi 27 mai, la publication de son dernier Policy Paper, intitulé Souveraineté Numérique : Pourquoi le Maroc ne peut y échapper. Rédigé par Mouad Agouzoul, sous la direction du Directeur de Recherche à l’IMIS, Professeur Ahmed Azirar, et avec la participation de Karim Amor et Victor Pauvert, ce document innovant traite de la souveraineté numérique et de la manière dont le Maroc doit progressivement construire et gérer cet outil stratégique sur le long terme. Il introduit dans ce sillage la notion d’Actifs Numériques d’Importance Vitale (ANIV), en vue de conquérir progressivement une autonomie en matière de numérique.

L’objectif affiché par les auteurs de ce Policy Paper est d’identifier les domaines
stratégiques permettant de poser les fondations solides d’une politique numérique souveraine et pragmatique, tenant compte des réalités du terrain et des limites en capital auxquelles est confronté le Royaume.

Bien que la souveraineté numérique pâtit de l’absence d’une réelle définition
partagée par l’ensemble des experts, les experts de l’IMIS tentent d’adjoindre aux
initiatives publiques le prisme d’analyse spécifique de ce concept. Le document
propose aussi de compléter et prolonger les travaux engagés par les pouvoirs
publics pour accélérer la dynamique de modernisation et de numérisation du
Royaume, tels que la stratégie « Maroc Digital 2030 » et la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle.

Face à l’urgence d’agir pour renforcer la souveraineté numérique du Maroc, les
auteurs explorent et répertorient les domaines critiques à valoriser dans la stratégie de souveraineté numérique. Ils visent également, à travers cette analyse, à cartographier les intérêts critiques, les protagonistes clés du numérique et la manière pour l’écosystème marocain de générer une cyberforce en capacité d’agir sur le théâtre de la cyberguerre pour préserver les intérêts vitaux du Royaume.

Dans ce contexte marqué par la mondialisation croissante des activités numériques, ce Policy Paper propose un certain nombre de recommandations pragmatiques à destination du secteur public et privé, accompagnées d’une feuille de route de mise en œuvre et d’un modèle de gouvernance, en prenant en compte les perspectives de co-développement et de collaboration sur le continent africain et dans la relation Sud-Sud-Nord.

Morocco’s economic strategy in Africa : The Cherifian model of co-development

Prepared by Professor Ahmed Azirar, Asmaa Fhail and Hicham Kasraoui, this Policy Paper, which contributes to the continental debate on Africa’s economic and strategic challenges, and Morocco’s pioneering role in this new dynamic, attempts at first to identify the characteristics of Morocco’s economic strategy in Africa. IMIS experts then define a 360° analysis framework to examine the strengths, weaknesses, opportunities and risks relating to Morocco’s economic action on the continent. This analytical framework makes it possible to identify 4 guiding principles, namely the maximization of continental added value, the adoption of an ecosystem-based approach to development, the native sustainability of the development model, and the materialization of the “one continent, one infrastructure” concept.The analysis is also based on a quadruple model comprising 4 pillars: positioning strategies in promising business fields, investment financing issues, human capital and economic and financial governance. For the authors of this Policy Paper, Morocco is undeniably demonstrating that it has a clear and ambitious vision for the development of its continent, and that it is implementing it diligently. In this context, the study recommends 8 concrete actions for key players to take into the future. These actions include boosting the Kingdom’s attractiveness as a key African destination and establishing itself as a hub for decarbonizing industry in Africa. This analysis, which aims to enlighten Moroccan stakeholders on the real growth potential of the African continent at the dawn of the geostrategic and economic transformations underway, proposes concrete ways to seize the co-development opportunities of an “Africa region” emerging and changing in a reconfigured world.

Biodiversité : Pourquoi le secteur privé marocain doit miser sur le «nouveau carbone»

Alors que le monde a les yeux rivés sur la COP28, Ce Policy Paper a pour objectif de faire la lumière sur la crise de biodiversité qui ne reçoit pas autant d’attention que le changement climatique ; ou qui lorsqu’elle en reçoit, est encore figée dans le vieux paradigme des dons philanthropiques destinés à protéger les aires naturelles et les espèces en voie d’extinction. Or, il s’agit de fournir des grilles de lecture (et non une analyse exhaustive et détaillée) et des pistes d’action concrètes pour permettre une appropriation du sujet par les entreprises et permettre un engagement du secteur privé. Au Maroc comme ailleurs, si les entreprises ne peuvent plus faire l’économie de la question de la durabilité, de leur mode de production et de consommation, ainsi que leur contribution à la réduction des gaz à effet de serre, elles ne peuvent pas non plus ignorer les limites posées par la disponibilité des ressources naturelles et hydriques, qui impactent leurs structures de coûts et la durabilité de leurs chaînes d’approvisionnement.

Stratégie économique du Maroc en Afrique : Le modèle Chérifien de Co-développement

Élaboré par le Professeur Ahmed Azirar, Asmaa Fhail et Hicham Kasraoui, ce Policy Paper, qui vient contribuer au débat continental sur les enjeux économiques et stratégiques de l’Afrique et le rôle précurseur que joue le Maroc dans cette
nouvelle dynamique, tente de décrypter dans un premier temps les caractéristiques de la stratégie économique marocaine en Afrique.

Les experts de l’IMIS définissent dans un deuxième temps un cadre d’analyse à 360° pour examiner les forces, les faiblesses, les opportunités ainsi que les risques relatifs à l’action économique du Maroc au niveau de son continent. Ce cadre d’analyse permet d’identifier 4 principes directeurs, à savoir, la maximisation de la valeur ajoutée continentale, l’adoption d’une approche écosystémique du développement, la durabilité native du modèle de développement, ainsi que la concrétisation du concept d’« un continent, une infrastructure ». L’analyse repose également sur un modèle quadruple composé de 4 piliers : les stratégies de
positionnement sur les domaines activités prometteurs, les questions de financement de l’investissement, le capital humain et la gouvernance économique et financière.

Pour les auteurs de ce Policy Paper, le Maroc démontre indéniablement qu’il dispose d’une vision claire et ambitieuse du développement de son continent qu’il met en œuvre de manière assidue. Dans ce sillage, l’étude préconise 8 actions concrètes pour projeter les acteurs clés et mieux appréhender l’avenir. Parmi ces actions, il est recommandé de renforcer
l’attractivité du Royaume comme destination africaine incontournable et de s’ériger en hub de décarbonation de l’industrie en Afrique.

Cette analyse, visant à éclairer les parties prenantes marocaines sur le potentiel réel de croissance du continent africain à l’aube des transformations géostratégiques et économiques en cours, propose des voies concrètes à entreprendre pour pouvoir saisir les
opportunités de co-développement d’une « Région Afrique » en cristallisation et en transition dans un monde en reconfiguration.

Hydrogène vert au maroc : défis et opportunités pour le royaume chérifien

Au vu des problématiques climatiques prégnantes, le développement de sources d’énergies vertes constitue un enjeu majeur, notamment pour le Maroc qui s’est fixé un objectif de production d’énergies renouvelables comptant pour plus de la moitié de son mix énergétique d’ici 2030. Dans ce cadre, l’hydrogène vert pourrait jouer un rôle central pour atteindre cet objectif de « décarbonation » de l’industrie et de développement des énergies solaires, éoliennes et hydrauliques. Au niveau officiel, le Royaume affiche une posture résolument offensive pour le développement de la production d’hydrogène vert, souhaitant ainsi se positionner comme leader régional dans le domaine des énergies vertes.

Modes alternatifs de règlement des différends : pourquoi le Maroc doit approfondir la réforme

Le présent Policy Paper vise à analyser la nouvelle loi qui régit l’arbitrage et la médiation en tant que modes alternatifs de règlement des différends, pour en relever les apports positifs, mais aussi les limites et les défis que soulève cette loi. En effet, si les modes alternatifs de règlement des différends sont ancrés dans l’histoire et la tradition marocaine, leur encadrement juridique n’a été opéré que sous le Protectorat. Ainsi, le cadre juridique de l’arbitrage et de la médiation conventionnelle a connu plusieurs réformes dans le but de promouvoir les solutions amiables de règlement des litiges et améliorer le climat des affaires au Maroc.

La réputation du Maroc en matière d’arbitrage contribue à impulser cette dynamique eu égard au nombre et à l’issue des affaires en matière d’arbitrage à l’échelle internationale. De même, les juges marocains sont favorables à l’arbitrage à la lumière de l’analyse de la jurisprudence, qui dénote un esprit d’ouverture et d’appui ainsi que la consécration des principes garantissant l’efficacité de l’arbitrage. La loi n° 95-17 du 24 Mai 2022 portant code d’arbitrage et de médiation conventionnelle, tire profit des enseignements de la pandémie de la Covid 19 en modernisant l’arbitrage, en élargissant l’arbitrabilité subjective et objective tout en renforçant le suivi du juge étatique de ce mode. Quant au mécanisme de la médiation conventionnelle, elle l’assouplit et renforce son efficacité afin que les parties puissent y recourir aisément.

Protection sociale au Maroc : 8 recommandations pour un état-stratège

Au cœur de l’été 2020, alors que la planète peine à sortir des premiers confinements liés à la crise sanitaire de la covid-19, que les plans de relance économique géants se multiplient et que la course aux vaccins en est encore à ses prémisses, la réponse structurelle du Maroc à cette crise et à ses conséquences multiples est dévoilée par le Roi Mohammed VI lors de son traditionnel discours annuel du trône.
Prenant à contre-pied les urgences du moment, et souhaitant visiblement saisir l’opportunité de la crise pour mettre en route un nouveau plan de réformes systémiques à caractère social, le souverain chérifien annonce le 30 juillet 2020 le lancement d’une vaste initiative inédite de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains. Une réforme que les analystes marocains qualifient quasi immédiatement d’« historique, de structurante et de déterminante », inaugurant de fait une nouvelle inflexion de l’État marocain vers un accroissement de la solidarité nationale afin de corriger les distorsions sociales générées par deux décennies de croissance forte tirées par les investissements dans les infrastructures et l’industrie.